Souvenirs et émotions.

Quel lien y a-t-il entre les souvenirs et les émotions ?
Pourquoi en hypnothérapie l’utilisation de la régression dans le temps est-elle mise de côté dans la résolution d’un problème ?
Pourquoi dans cette forme de thérapie il est rarement proposé de retrouver un ou des souvenirs « oubliés » ?

On pense trop souvent, à tort, et les médias (en quête constante de sensationnel) nous y aide fortement, que l’hypnose permet de se replonger dans son passé et de le relire et le revivre aussi clairement qu’on peut vivre l’instant présent. Rien n’est plus faux…
En effet, les études faites au Canada et aux Etats-Unis ont montrées que les souvenirs retrouvés par la pratique de la régression avec les méthodes hypnotiques amènent un problème non des moindres : ces souvenirs ne sont pas fiables pour la majorité…

Qu’est-ce que cela veut dire ? Notre inconscient serait-il fainéant ? Aurait-il des « loupés » au long de notre vie ?
Bien sûr vous l’avez maintenant compris, l’inconscient n’est pas défaillant dans son travail, non. Simplement que ce n’est pas son rôle d’enregistrer, comme sur une bande vidéo, tout le déroulement de notre existence dans ses moindres détails… Et que contrairement à une bande vidéo, l’inconscient ne peut pas remonter le cours de notre vie. La raison est que pour lui le passé n’existe pas… pas plus que le futur d’ailleurs.

Cela vous paraît bizarre ? Et bien en fait si on y réfléchit un peu on se rend compte que ce n’est pas si étrange que ça si l’on sait que l’inconscient se « marque » de notre vie émotionnelle seulement et non de notre vie dans son intégralité.

Pour éclairer un peu tout ça, je vous propose l’explication suivante :
L’inconscient « empile » à la manière d’un mille-feuilles notre vécu émotionnel. Il n’alloue pas de date, de notion de passé à ce qu’il « empile », tout est là au moment où vous vivez votre instant présent.

Ce qui veut dire que toute période de notre vie où il n’y a pas d’empreinte émotionnelle n’est tout simplement pas « imprimer » dans l’inconscient… D’où ces moments de notre vie qui, comme on dit, passent à la trappe.

Un petit exemple ?
Lorsque vous prenez vos repas, êtes vous dans ce que vous faîtes, c'est-à-dire dans l’action de manger avec plaisir et contentement, où êtes vous absorbez par ce qui ce diffuse dans votre poste de télévision ? Demandez vous ce que vous avez mangé hier soir ? Si la réponse vous vient de suite, alors vous avez pris un certain plaisir à vous restaurer. Si vous avez réfléchit un peu, alors vous n’avez certainement pas pris beaucoup de plaisir… Et si vous ne vous rappelez pas, alors vous avez mangez par obligation.

Et pour corser l’exercice, tentez le rappel du souvenir de votre repas d’il y a trois jours…

Peut-être aussi pouvez-vous vous rappelez qu’il y a six mois jour pour jour vous avez mangez du serpent pour la première fois de votre vie, cet instant qui, selon notre culture, devait être très intense émotionnellement parlant.

Alors pourquoi le souvenir d’un repas reste accessible et qu’un autre ne l’est pas ou plus ?

Cet exemple vous montre bien la volatilité du souvenir : on se souvient où pas, et ce n’est pas forcément la maladie d’Alzheimer qui nous guette.

Notre capacité mémorielle est pour la plupart d’entre nous très performante, cependant toutes les informations n’y sont pas stockées systématiquement.
On se rend bien compte que l’impact émotionnel est primordial dans la résurgence d’un souvenir, c’est la clé qu’utilise l’inconscient pour se rappeler et faire revenir au conscient l’évènement concerné que ce dernier replace dans son passé car vécu.

Donc s’il n’y a pas d’émotions dans l’évènement vécu, il y a de forte chance pour que cet évènement soit vite oublié.

Ceci implique beaucoup de choses intéressantes.
On peut y trouver des astuces pour mieux mémoriser par exemple ou bien encore est-ce un indice pour vivre sa vie plus pleinement peut-être…

Toujours est-il que cette vision des choses est utilisée en hypnose thérapeutique pour solutionner efficacement des problèmes relevant d’un traumatisme vécu.

Alors me direz-vous d’où viennent ces « faux » souvenirs que l’on peut retrouver en utilisant la régression par l’hypnose ?

Il faut savoir deux choses simples et basiques en ce qui concerne notre inconscient, c’est qu’il est toujours disposé à répondre à toutes nos demandes, et que pour lui la réalité est affaire d’imaginaire. Demandez lui un souvenir vécu, il vous rappelle un souvenir « vécu » au niveau imaginaire ou réel.

J’explique : vous demandez à votre inconscient de vous souvenir de ce qu’il s’est passé à un moment donné de votre vie. Votre inconscient ne se pose pas la question « est-ce bien ou mal ? », « est-ce légitime ou pas ? » etc ... non. Vous lui demandez quelque chose, il met en œuvre tout ce qu’il a à sa disposition pour répondre à votre demande. Si le souvenir existe, alors il vous le fera rappeler, s’il n’existe pas, il le créera selon votre demande. Il le créera tellement bien que ce souvenir s’inscrira parfaitement dans le contexte dans lequel il doit s’intégrer.
Et si votre inconscient est perfectionniste (ce qui est le cas pour la majorité d’entre nous), il y collera même des émotions, des ressentis, des odeurs, des sensations… à tel point que vous aurez vraiment l’impression d’avoir vécu réellement cet événement.
Ainsi votre inconscient a parfaitement répondu à votre demande. Que ce soit réel ou imaginaire, ce n’est pas un problème pour votre inconscient, par contre pour votre conscient s’en est un.

D’où la très grande importance de faire très attention à ce que l’on demande à notre inconscient.